Le passé colonial de l’Europe exerce toujours une influence négative sur notre perception, notre pensée, la politique, l’égalité des chances dans l’enseignement. Cette situation doit s’inverser. La décolonisation a commencé et doit également être appliquée dans les musées, les cursus scolaires, les livres scolaires, les bibliothèques, les rues et les places, les médias…
DECOLONISATION AU XXIe SIECLE
(Les textes ci-dessous sont commentaire sur la revendication ci-dessus et elles ne font pas partie de la plateforme soulignée sur https://www.platform2103.be/nl/wie-zijn-we-0)
La décolonisation est le terme utilisé pour signifier le processus historique de libération au cours duquel les populations des anciennes colonies ont arraché leur indépendance aux colonisateurs (surtout) européens dans la deuxième moitié du XXe siècle.
La colonisation avec sa machine de propagande avait également « colonisé » la pensée, donnant aux populations des colonies le sentiment qu’ils valaient moins que leurs colonisateurs et que le mieux qu’ils avaient à faire était d’essayer d’imiter le style de vie de ceux-ci. Plusieurs penseurs du Sud Global ont dès lors appelé à « décoloniser les esprits », ce qui devait permettre aux populations soumises de se libérer aussi des pensées de soumission.
Dans les états colonisateurs, les rapports de force coloniaux et la propagande propageaient l’idée de la supériorité des Occidentaux par rapport au reste du monde. Un racisme sur des bases pseudo-scientifiques venait conforter au XIXe siècle cette vision de la réalité. Ce racisme s’inscrivait dans une idéologie coloniale globale qui « justifiait » l’exploitation d’une grande partie de la population mondiale.
INFLUENCE DES RAPPORTS DE FORCE ET DES IDEES COLONIALES AUJOURD’HUI
Les colonies sont devenues indépendantes mais les structures de force néocoloniales perpétuent aujourd'hui encore la domination occidentale sur une grande partie du monde, avec l’aide des élites locales. Ces rapports de force inégaux se retrouvent également dans notre propre société belge, entre des personnes avec et sans passé de migration depuis le Sud Global.
En même temps, les anciennes idées coloniales restent toujours vivaces. La théorie raciste pseudo-scientifique n’est certes plus prise au sérieux, mais différents préjugés racistes continuent à foisonner, comme le montrent sans cesse les réseaux sociaux et les médias mainstream.
Cette idéologie et ces rapports de force coloniaux (en fait, une idéologie néocoloniale) sont une cause importante du racisme structurel actuel dans notre société. Ils créent toujours une sous-classe de personnes qui sont traitées inégalement en raison de la couleur de leur peau ou de leur origine. Tant dans les contacts quotidiens que dans les domaine du logement, du travail, de l’enseignement, etc.
LE BESOIN DE DECOLONISATION CONCERNE TOUT LE MONDE
S’attaquer aux structures n’est possible qu’avec la participation de tous. Avec ou sans passé migratoire, les gens doivent se débarrasser ensemble des schémas de pensée néocoloniale.
Nous sommes convaincus qu’il est dans l’intérêt de la société dans son ensemble de les identifier et ensuite de les transcender.
Chez les personnes sans passé migratoire, cette thématique est en général peu présente. Les personnes avec un passé migratoire doivent au contraire vivre le racisme au quotidien. Les personnes sans passé migratoire ne se rendent souvent pas compte du problème et vivent les avantages de leur position comme quelque chose de naturel.
LA DECOLONISATION NE CONCERNE PAS SEULEMENT LE CONGO, MAIS D’ABORD ET AVANT TOUT LA SOCIETE SUPERDIVERSE D’AUJOURD’HUI
Si on parle du passé colonial, pour la Belgique il s’agit en premier lieu de ses rapports problématiques avec ses ex-colonies en Afrique (Congo, Rwanda et Burundi). Les conséquences de ce passé colonial spécifique sont les plus visibles, en toute logique, telles qu’elles s’expriment dans les monuments et les noms de rues, la littérature, les manuels, les programmes de cours et certaines traditions.
Ce n’est pas cette histoire coloniale qui nous importe d’abord, c’est le Congo comme exemple belge typique de l’application de l’idéologie coloniale et de l’exercice du pouvoir. Ceci peut s’appliquer à des processus similaires ailleurs dans le monde et concerner des personnes avec un passé migratoire qui ne sont pas originaires des ex-colonies belges.
« Décoloniser » les monuments, les noms des rues, les clichés dans des manuels et les traditions liées à la colonisation du Congo est une méthode pour s’attaquer au « trou noir » en Belgique concernant le caractère persistant et blessant des schémas de pensée coloniaux.
ÉTAPES SUIVANTES
Les premiers pas ont été faits à Bruxelles et Charleroi avec une place Lumumumba et une rue Lumumba. Dans d'autres villes, des panneaux informatifs apparaissent sur les statues coloniales. Les militants analysent les manuels d'histoire et autres livres scolaires sur leurs perspectives (néo-)coloniales. Le débat sur la restitution des trésors africains est intensifié.
La demande de décolonisation de l'espace public, dans notre production de connaissances et dans nos traditions doit maintenant se traduire en politique.