Campagne en 2025
Lève-toi contre le racisme - Appel de la Plateforme 21/03 (2025)
Le racisme prend de nombreuses formes. Et bien que nous ne soyons pas tous affectés de la même manière par le racisme, une société divisée ne profite à personne. La banalisation du racisme, de la violence et de l'extrême droite est en hausse : au nom de la “liberté d’expression”, tout peut être dit. Les dirigeants d'extrême droite remportent des élections dans le monde entier et des politiques sont en préparation qui creuseront encore davantage les divisions et les inégalités, y compris ici.
Les propos racistes ne se limitent pas à la rue, à l’école ou au travail. Sur les réseaux sociaux aussi, le racisme bat son plein : discours de haine sous forme de soi-disant « blagues », partages de “memes” racistes et jusqu’aux menaces explicites. Les micro-agressions ont elles aussi un impact considérable : elles nuisent aux résultats scolaires, favorisent une baisse de l’estime de soi, isolent, sapent la confiance dans la société et augmentent les risques pour la santé mentale et physique. Nos écoles ne sont pas adaptées à ces enjeux. 70 % des élèves quittant l’école prématurément sont issus de l’immigration. Depuis des années, des études montrent que notre système éducatif maintient, voire renforce, les inégalités raciales au lieu de les combattre. C’est une injustice qui a de graves conséquences pour la société. Les élèves issus de l’immigration, souvent d’un milieu ouvrier, ne bénéficient pas des mêmes opportunités et soutiens que d’autres, ce qui se traduit par de moins bons résultats scolaires. Jusqu’à quand laisserons-nous encore des générations entières grandir dans ces conditions ?
La discrimination ne touche pas seulement l’éducation, mais aussi le logement et l’emploi, comme le confirment régulièrement les études scientifiques et les tests de situation. Quand est-ce que les politiques suivront enfin avec des actions concrètes ?
Le profilage ethnique est un autre problème persistant. Les forces de l’ordre affirment traiter tout le monde sur un pied d’égalité, mais ceux qui subissent des contrôles policiers discriminatoires en font une toute autre expérience. Combien de victimes faudra-t-il encore avant que cela cesse ?
Au milieu du siècle dernier, de nombreux pays se sont libérés de la domination coloniale. Toutefois, cela n’a pas mis fin au récit de la “supériorité de l'Occident”. Jusqu’à quand la violence néocoloniale contre le Sud global, l’exploitation de ses ressources et le traitement déshumanisant de ses peuples continueront-ils ?
Notre secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration a déjà été condamné des milliers de fois par des juges indépendants pour des violations des lois relatives aux droits humains universels. La Belgique bafoue des conventions internationales qui l’obligent légalement à offrir un accueil digne aux demandeurs d’asile. Tant au niveau européen (Pacte sur la migration) qu’en Belgique, des plans sont en préparation pour restreindre encore davantage les droits des nouveaux migrants. L’accord de gouvernement flamand prévoit déjà de conditionner les droits des nouveaux arrivants. Le gouvernement fédéral, quant à lui, met en place une politique migratoire et d’asile d’une froideur et d’une injustice sans précédent, allant de la réduction des places d’accueil pour les réfugiés à la suppression des droits à la sécurité sociale pour ceux qui ne peuvent justifier de cinq années de résidence légale.
Tout cela est encouragé par une idéologie d’extrême droite qui se traduit de plus en plus en politique. La division entre citoyens de première et de seconde classe se renforce et reçoit même un cadre juridique, nous rapprochant ainsi d’un régime d’apartheid où les droits ne sont plus garantis de la même manière pour tous. Par ailleurs, la politique migratoire de l'UE devient de plus en plus sévère. Tout est fait pour empêcher les gens d'entrer dans la « forteresse Europe ». Le racisme en Europe est institutionnalisé. Et cela, alors même que les personnes concernées vivent, travaillent et contribuent pleinement à notre société.
Comme l'histoire nous l'a enseigné, le déni des droits des uns entraîne toujours une augmentation des inégalités et une réduction des droits fondamentaux pour l’ensemble de la population.
Pourtant, les choses peuvent changer. À Durban, en 2001, la Belgique s'est engagée à élaborer un plan d'action national contre le racisme. La « Commission spéciale sur le passé colonial », créée sous la pression mondiale de « Black Lives Matter », a proposé dans son rapport 2023 plusieurs recommandations pour lutter contre le racisme. Il est du devoir du gouvernement de garantir et d’imposer l'égalité des droits avec des sanctions appropriées. Il doit également réparer les injustices subies dans le passé, en paroles et en actes.
Cependant, il est clair qu'aucun progrès ne sera réalisé sans un mouvement antiraciste capable d’exercer une pression. C'est à nous, citoyens, société civile, syndicats et autres mouvements, de nous unir pour gagner cette lutte. Nous voulons imposer un véritable changement. Ensemble, nous sommes déterminés à combattre le racisme et la discrimination sur le lieu de travail, à l’école et dans nos quartiers. Nous voulons que l'éducation antiraciste occupe une place permanente dans l'enseignement et dans le monde professionnel. Et nous exigeons que les personnes en quête de protection voient leurs droits à l’accueil et à la sécurité sociale respectés.
C'est pourquoi nous organiserons des actions dans tout le pays le week-end du 21 mars 2025, Journée internationale contre le racisme, et nous nous rassemblerons le dimanche 23 mars 2025 à Bruxelles.
Rejoignez un groupe local de Platform 21/03 dans votre région !
Soutenez également l’événement financièrement : IBAN BE88 9733 6097 6541 de Platform 21/03.