Nous sommes à un moment charnière. Nos préoccupations en matière de migration et de diversité ne se traduisent pas par une politique positive. L'idéologie raciste gagne du terrain en Europe et certainement dans notre pays. Nous sommes toutefois nombreux à vouloir emprunter une autre direction. Nous voulons une autre approche. Nous voulons une société chaleureuse et accueillante fondée sur la solidarité, les droits de l’homme et une vie décente pour tous, indépendamment de la durée de séjour dans notre pays, du nom ou de l’origine d’une personne ou encore de l’épaisseur de son portefeuille. Les traitements inégaux doivent cesser. Il faut arrêter de monter les uns contre les autres. Une Belgique sociale est une Belgique sans racisme, une Europe sociale est une Europe sans racisme. C’est pourquoi nous avons choisi de descendre dans la rue pour défendre nos revendications. (Version finale mercredi 16 janvier 2019)
- Aucun autre pays européen n’atteint un aussi mauvais score que la Belgique en ce qui concerne l’inégalité d’accès au marché du travail, au marché du logement et à l’enseignement pour des personnes issues de l’immigration. Une médiation s’impose, mais aussi de l’action positive, de meilleures inspections, avec des tests pratiques proactifs et des sanctions en cas de traitement injuste.
- Un accueil chaleureux et de qualité des réfugiés dans le respect des droits de l’homme. Pas de centres fermés. Nous défendons l’intégration, la régularisation sur la base des critères et l’égalité de traitement social pour les primo-arrivants et les sans-papiers. Stop à la répression à l’égard des citoyens et mouvements solidaires. Pas de conclusion d’accords avec d’autres pays visant à arrêter les migrations.
- Notre constitution garantit la liberté de conception philosophique. La discrimination reposant sur des signes de convictions philosophique est interdite par la loi. Nous dénonçons les interdictions des signes convictionnels qui empêchent un accès égal aux femmes et aux hommes au marché du travail, à l’enseignement et même aux lieux publics.
- Plusieurs articles de la nouvelle loi sur les étrangers sont indignes de notre état de droit. Sur la base de l’article 21 de cette loi, des personnes peuvent ainsi, par exemple, être expulsées du pays sur la base de présomptions (donc sans preuve de culpabilité, sans procès). Cette inégalité de traitement entre les citoyens doit disparaître.
- La police doit protéger tout le monde. Une police qui discrimine manque à ce devoir. Il faut intervenir de façon proactive et sanctionner le profilage ethnique.
- Le passé colonial de l’Europe exerce toujours une influence négative sur notre perception, notre pensée, la politique, l’égalité des chances dans l’enseignement. Cette situation doit s’inverser. La décolonisation a commencé et doit également être appliquée dans les musées, les cursus scolaires, les livres scolaires, les bibliothèques, les rues et les places, les médias…
Enfin, nous demandons que ces six revendications soient reprises dans un plan d’action interfédéral coordonné et ambitieux contre le racisme.